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une plaie que le cheval se fait dans le paturon & quelquefois plus haut, avec sa longe ou la barre.

Nous avons vu des chevaux se prendre tellement dans leurs longes, qu’ils se coupoient la peau jusqu’au tendon ; d’autres, dont la peau n’étoit que froissée, mais, où il y avoit distension des ligamens sans gonflement.

Traitement. Des étoupes imbibées de vin chaud miellé, guérissent l’enchevêtrure, lorsqu’elle est récente ; mais on doit se servir de l’eau-de-vie à la place du vin, lorsqu’elle est un peu ancienne, & ensuite dessécher la plaie avec la colophone pulvérisée. M. T.


ENCLORRE. (Voy. Clos, Clôture, Haie.)


ENCLOUURE, Médecine vétérinaire. L’enclouure est une plaie faite au pied du cheval, lorsque le maréchal, au lieu de faire traverser la corne du pied aux clous destinés à faire tenir le fer, les enfonce au contraire dans la chair vive.

L’enclouure ne différé de la piqûre, qu’en ce que, dans la première, le maréchal enfonce le clou dans le pied, & que, dans l’autre, il le retire sur le champ de façon que l’on peut dire que l’un & l’autre de ces accidens reconnoissent les mêmes causes.

Des signes qui font connoître qu’un cheval est encloué.

Le cheval boite toujours dans l’enclouure. Pour s’assurer encore du clou qui pince la chair vive, il faut frapper tous les clous avec un brochoir, & observer les mouvemens que fait l’animal à chaque coup que l’on frappe. Cette pratique n’est pas encore bien sûre, puis que nous voyons des chevaux qui, par crainte ou par surprise, font à chaque coup de brochoir des mouvemens qui pourroient en imposer à un maréchal ignorant. Le moyen donc qui est à préférer, consiste de déferrer le pied, de le parer ; on voit alors le clou qui est dans la chair, & en pressant tout le tour du pied avec des tricoises, dont un des côtés sera appuyé sur les rivets, & l’autre vers l’entrée des clous, le cheval feindra en retirant le pied, sur-tout quand le maréchal touchera l’endroit de l’enclouure, la pression faisant reconnoître l’endroit affecté.

Il faut retirer le clou sur le champs lorsqu’on s’apperçoit que le cheval est encloué, & quoique le sang sorte par la sole de corne & par la muraille, il n’y a aucun danger à craindre ; le mal est alors si léger qu’il guérit de lui-même, sans le secours d’aucun remède. Si l’on ne s’apperçoit de l’enclouure que quelques jours après, & si le pus se trouve formé, par le séjour du clou dans la chair, il faut aussitôt déferrer le pied, faire une ouverture profonde entre la sole de corne de la muraille, avec une tenette ou la cornière du boutoir, pénétrer jusqu’au vif de la substance cannelée, & panser la plaie avec de petits plumaceaux imbibés d’essence de térébenthine. Il arrive souvent que la matière fuse jusqu’au dessus du sabot vers la couronne, (ce que les maréchaux appellent souffler au poil) Dans ce cas, il faut bien se garder de s’opposer à la sortie du pus de ce côté-là, comme nous le voyons pratiquer journellement par les maréchaux de la campagne, qui appliquent des remèdes détersifs & astringens, ou qui donnent des raies