Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 4.djvu/587

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dont le sommet est terminé en pointe, Fig. 44, la ciboule ; lorsque le cylindre est creux, alors elle est fistuleuse ; charnue, pulpeuse, lorsqu’elle est épaisse, & que sa substance est tendre & succulente, l’orpin ; menbraneuse, lorsqu’au contraire, elle est peu épaisse & presque sans pulpe, la gesse sauvage ; déprimée, comprimée, plane, selon les divers aplatissemens : convexe ou concave suivant sa courbure ; plissée, lorsqu’elle forme des plis remarquables, Fig. 45, le pied-de-lion commun ; ombiliquée, lorsque toutes les nervures partent d’un même centre concave ; à trois côtés, lorsqu’elle a trois côtés ou faces, & qu’elle se termine en pointe ; en épée ou glaive, lorsqu’elle est alongée, peu épaisse, & qu’elle a ses deux bords tranchans, l’iris ; en gouttière, en sillon, lorsque les bords forment un ou plusieurs sillons ; cannelée, striée, ces mots n’ont pas besoin d’explications ; corinée, lorsqu’elle est creusée dans le milieu & relevée par le bout, comme l’asphodelle rameux.

II. La feuille composée est celle qui, comme nous l’avons dit, est formée de la réunion de plusieurs. Tous les caractères dont nous venons de parler, peuvent appartenir aux feuilles composées, mais elles en ont de propres. La feuille est, ou composée simplement, ou recomposée, ou sur-composée.

1°. La feuille composée finalement, est binnée, ternée, quinée, &c. lorsqu’elle porte deux, trois, cinq folioles sur un pétiole commun, Fig. 1, Planche VI, le fabago ; Fig. 2, le trèfle ; Fig. 3, la quinte-feuille ; sur un pied, lorsque plusieurs folioles se réunissent à leur base sur un pétiole commun, Fig. 4, l’ellébore noir ; digitée, lorsque les folioles réunies à leur base, imitent la forme d’un doigt ; ailée, lorsqu’elle est composée de folioles rangées en manière d’ailes des deux côtés & le long d’un pétiole commun, Fig. 5, l’astragale ; ailée par interruption, lorsque les folioles sont de grandeur inégale, Fig. 6, l’aigremoine ; ailée, lorsqu’elle est terminée par une impaire, Fig. 7, le térébinthe, le noyer ; ailée sans impaire, lorsqu’elle est terminée par deux folioles opposées, Fig. 8, le lentisque ; ailée, lorsqu’elle est terminée par des vrilles ou mains, Fig. 5, la vesce ; ailée alterne, Fig. 10, l’aigremoine ; ailée opposée, conjuguée, lorsque les folioles se prolongent sur la tige, formant quelquefois des articulations, Fig. 11.

2°. La feuille recomposée, est en quelque sorte composée deux fois ; c’est-à-dire, que le pétiole, au lieu de porter des pétioles de chaque côté, en porte d’autres petits chargés de folioles particulières, Fig. 12, la rhue. Ces petits pétioles peuvent se diviser encore, ou en deux, ou en trois nouveaux, Fig. 13, comme dans l’épimède ; ou bien ils sont eux-mêmes ailés, c’est-à-dire, qu’ils portent de chaque côté des folioles, Fig. 14, comme la sensitive.

3°. La feuille sur-composée est celle dont les pétioles sont plusieurs fois divisés & portent des filets qui, au au lieu de se terminer par des folioles, se divisent encore en d’autres filets qui soutiennent des folioles, Fig. 15, la barbe de chèvre. Au lieu de filets terminés par des pétioles, la feuille surcomposée porte quelquefois des pétioles ailés, Fig. 16, comme dans la scabieuse colombaire.