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§. II. Feuilles considérées par rapport à leur disposition. Non-seulement les feuilles demandent à être connues par rapport à leur figure, mais il n’est pas moins intéressant de les considérer, & par rapport au lieu où elles naissent, & par rapport à la manière dont elles sont attachées à la plante, & par rapport à leur position respective, &, enfin par rapport à la manière dont elles se présentent, c’est-à-dire, à leur direction.

1°. Tantôt elles naissent & sont attachées immédiatement au collet de la racine, Fig. 17, AA, le pissenlit ; tantôt le long de la tige BB, la laitue ; tantôt sur les rameaux C, le pommier ; tantôt dans les aisselles des branches au-dessous de l’insertion de chaque branche sur la tige D ; tantôt auprès des fleurs E, & alors elles portent le nom de bractées. (Voyez ce mot)

2°. La manière dont elles sont attachées, ne varie pas moins : tantôt elles sont pétiolées ou portées par un pétiole, Fig. 18 A, le rosier ; tantôt ombiliquées ou en rondache B : ce pétiole est implanté au centre de leur surface inférieure, la capucine ; tantôt sessiles, elles n’en ont point du tout, C, la véronique teucriette ; tantôt courantes D, lorsque la feuille est collée sur la tige, depuis la base jusqu’à son milieu, & le reste est libre, le bouillon-blanc ; tantôt amplexicante, lorsque par sa base elle embrasse le tour de la tige E, le jusquiame noir ; tantôt perfeuillées, lorsqu’elle est enfilée dans son disque par la tige, sans y adhérer par ses bords F, le bupterre ; tantôt cohérentes ou connées, lorsqu’opposées deux à deux, elles sont tellement unies à leur base, que chaque paire ne paroît composée que d’une seule feuille G, la candère laciniée, le chèvre-feuille ; tantôt enfin elles sont en gaine, lorsque leur base forme une espèce de tuyau qui entoure la tige en manière de gaine H, les graminées.

3°. Les feuilles considérées respectivement les unes aux autres, sont articulées, lorsqu’elles naissent du sommet les unes des autres, le cactier aux raquettes ; verticillées, étoilées A, Fig. 19, lorsqu’elles sont rangées en anneau ou en étoile autour de la tige, caille-lait ; alterne B, lorsqu’elles sont disposées par degrés sur la tige, & qu’elles sont placées de côté & d’autre alternativement, le chardon ; éparses C, lorsqu’au-contraire, elles ne gardent aucun ordre, le lis blanc ; embriquées D, lorsqu’elles se recouvrent l’une l’autre à moitié comme les tuiles d’un toit, le cyprès toujours vert ; en faisceau, lorsqu’elles forment des faisceaux, des petits paquets de feuilles, l’asperge ; éloignées B, lorsque leurs points d’insertion sont distans les uns des autres ; opposées au contraire, lorsqu’ils sont vis-à-vis les uns des autres E, la scabieuse.

4°. Les feuilles n’ont pas toutes la même position, & quand elles sont dans leur état parfait, c’est alors seulement que l’on peut juger de leur direction naturelle. Elles sont arquées A, Fig. 20, quand elles se tournent vers la tige ; droites B, lorsqu’elles approchent de la perpendiculaire ; ouvertes C, lorsqu’elles s’en écartent ; horizontales D, quand elles sont parallèles à l’horizon ; obliques, lorsque les deux bords de la feuille deviennent verticaux, de sorte que la base de la feuille a une espèce d’entorse ; réfléchies ou rabattues E, lorsqu’elles sont inclinées de manière que la base