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5°. Le pistil est composé de trois parties, de l’ovaire, du style & du stigmate. L’ovaire est la base du pistil, & renferme les embryons ou germes. Il est ordinairement porté immédiatement par le réceptacle. Le style est un tuyau presque toujours fistuleux, qui s’élève au-dessus de l’ovaire, ou s’insère quelquefois à son côté ou à sa base, & porte le stigmate ou la partie supérieure du pistil. Ce stigmate, dont la figure n’est pas toujours la même dans toutes les fleurs, est la partie femelle de la plante ; c’est par lui que la poussiere fécondante parvient jusqu’à l’ovaire & aux germes.

Telles sont les parties essentielles à la fleur complète, ou du moins celles que l’on retrouve presque toujours. Nous disons essentielles à la fleur complète, car il arrive que, dans quelques espèces, certaines parties manquent ; tantôt le calice, tantôt la corrolle, ici c’est le filet des étamines, là le style du pistil, mais jamais l’anthère ni le stigmate & l’ovaire. Ce sont des organes absolument nécessaires à la fécondation ; on ne connoît en botanique aucune exception à cette loi universelle. Une plante peut être reproduite par bouture, drageon, &c. mais point de graine sans fécondation, & point de fécondation sans germe d’une part, & sans poussière fécondante de l’autre. Il peut se faire, à la vérité, que la manière dont se fait cette fécondation, soit encore en partie un mystère pour nous, (voyez le mot Fécondation) cependant il n’en existe pas moins.

§. II. Parties accessoires de la fleur. Outre les parties que nous regardons ici comme essentielles à la fleur, il y en a d’autres qui ne sont qu’accessoires, c’est-à-dire, que l’on ne trouve que dans certaines espèces, & qui ne sont point nécessaires à la fécondation. On les trouve ordinairement dans le voisinage des fleurs, & leur servent quelquefois de défenses ou d’appendices. Celles qui accompagnent sont la balle, le spathe, la collerette, & la bractée ; & celle que l’on peut regarder comme un simple appendice, est le nectaire. La balle tient lieu de corolle & de calice dans les graminées, & elle est composée de paillettes ou d’écailles. Le spathe est une espèce de gaine membraneuse, qui renferme une ou plusieurs fleurs, comme celles de l’ail, du narcisse. La collerette environne une ou plusieurs fleurs, mais elle est toujours placée à quelque distance de ces fleurs, n’est jamais contiguë à leur réceptacle, comme dans les plantes ombellifères. La bractée, ou feuille florale, est une petite feuille dont la forme & la couleur diffèrent des autres de la plante, & qui est toujours située dans le voisinage des autres feuilles. Le nectaire est un petit réservoir, qui, dans certaines fleurs, fait partie de la corolle, & contient une matière sucrée & mielleuse. Il faut consulter chacun de ces mots pour des détails plus circonstanciés sur leur forme, leur durée, & leur usage.

En donnant une courte description des parties, tant essentielles qu’accessoire de la fleur, nous avons supposé qu’elles se trouvoient réunies dans un même sujet, sur-tout le pistil & les étamines ; mais il y a un très grand nombre de plantes où les principales sont séparées, c’est-à-dire, que le pistil & les étamines ne sont pas renfermées dans la même fleur, & se trouvent séparées sur différentes