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Section II,

Des Haricots nains.


I. Haricot gris. Phaseolus humilis flore purpureo, fructu nigro ex albo variegato. C’est le plus hâtif, & c’est la raison pour laquelle on le mange en vert, quoique très-bon en sec. Sa fleur est purpurine ; ses gousses tendres & longues ; la fève jaspée de blanc sur un fond noir, de grosseur moyenne, alongée, ronde sur son diamètre.

II. Haricot blanc hatif. Il est encore nommé Mongette dans quelques endroits : il y a donc, comme on le voit, confusion de nom, & ces dénominations triviales jettent une étrange incertitude. Celui-ci mérite ce nom par préférence. Phaseolus humilis, flore albo, fructu nitidè albo. Espèce fort basse, à fleurs blanches à gousses longues, bien garnies de fèves, d’un blanc pur & brillant, alongées, médiocrement grosses, arrondies sur leur diamètre. On doit la semer de très-bonne heure ; elle est excellente pour être mangée en vert.

III. Haricot suisse blanc. Phaseolus humilis flore albo, fructu ex albo rubescente. Moins hâtif que le précédent ; uniquement propre à être consommé en vert, & d’un grand produit ; fleur blanche ; fève d’un blanc roux, de même forme & grosseur que le précédent.

IV. Haricot suisse gris. Phaseolus humilis flore purpureo, fructu atrorubente, è nigro maculato. Fleur pourpre ; fève de couleur d’un rouge obscur, marquetée de noir, plus alongée & moins renflée que celle du précédent, dont il a toutes les qualités.

V. Haricot suisse rouge. Phaseolus humilis, flore rubro, fructu pulchrè rubente varie maculato. C’est encore une variété des deux précédens, dont il diffère par les fleurs rouges, & la marbrure des fèves. Les trois haricots suisses se sèment depuis la première saison jusqu’à la dernière, pour être consommes en vert.


CHAPITRE II.

De La Culture.


Toute espèce de haricot aime une terre fraîche, légère, substantielle, bien fumée, & les haricots peuvent être semés deux & trois années de suite dans le même champ. Lorsque l’année seconde les soins du cultivateur, leur récolte rend beaucoup plus que celle du plus beau blé. Cette assertion paroîtra exagérée & cependant elle ne l’est pas ; l’expérience annuelle prouve sa réalité dans plusieurs provinces du royaume, comme dans la Saintonge, l’Angoumois, les environs de Toulouse, &c. Peut-être que de nouveaux essais rendront cette culture précieuse à d’autres provinces, dès qu’elle sera bien connue. Il faut donc envisager sous deux points de vue différens la culture des haricots, la considérer comme culture potagère. & comme objet de grande culture.

On a déjà vu que les haricots sont originaires ou d’Amérique ou des grandes Indes ; comme ce sont des plantes herbacées, elles doivent nécessairement périr au moindre froid glacial qu’elles éprouvent, puisque dans leur pays naturel il n’y gèle