Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/622

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passer en travers un brin de la tige de la plante qu’il appelle consiligo, & qui est notre ellébore. On l’y retient, au moyen d’un fil ; l’écoulement qui s’y fait préserve quelquefois l’animal d’un épanchement de sérosités dans le cerveau ; mais lorsqu’il est formé, & que le fluide ne peut se faire jour, ni par les oreilles, ni par les naseaux, il faut faire l’ouverture du crâne. Cette opération, pratiquée de temps immémorial en Suisse & en Allemagne, se fait par une couronne de trépan, soit au moyen d’une vrille, soit par une force mécanique quelconque. Wepfer parle de cette opération, dont il a été le témoin oculaire chez les suisses. Il dit qu’avant de la faire, les paysans sont dans l’usage de frapper avec un marteau sur la tête de l’animal, derrière les cornes ; si le coup résonne, & fait juger, à la nature du son, qu’il y a un vide, ils ouvrent à cet endroit. Il assure qu’en facilitant l’évacuation du fluide épanché, on en a guéri plusieurs, lorsque l’hydatide n’est que superficielle ; mais lorsqu’elle est dans la substance du cerveau, on livre la bête au boucher.

Nous approuvons volontiers cette opération ; pour la faire, il faut se décider toujours du côté où l’animal tourne le plus souvent la tête, & où l’on soupçonne le vide, ou plutôt l’épanchement. Alors, après avoir fait une incision cruciale & écarté les tégumens & les chairs, on ratisse le périoste pour mettre l’os à découvert, & on y applique, ou une grosse vrille, ou une couronne de trépan assez grande, (voyez la description de cet instrument à l’article Ver, Maladies vermineuses), pour donner la facilité de saisir l’hydatide, qu’on doit toujours enlever entièrement, après en avoir évacué le fluide en renversant la tête de l’animal. L’opération faite, on injecte avec une petite seringue un peu d’eau-de-vie, on bouche le trou avec un bourdonnet à tête, fait de plusieurs brins d’étoupes ; on rabat ensuite les lambeaux sur la tête du bourdonnet, & on couvre le tout d’un emplâtre fait d’un morceau de toile & de poix noire ; c’est-à-dire, que l’on trempe la toile dans la poix noire fondue, après quoi, on l’applique sur la plaie des tégumens ; la poix, en se refroidissant y colle la toile. On se contente le plus souvent du seul bourdonnet ; mais l’emplâtre dont il s’agit, est très-essentiel. Le mal revient quelquefois, malgré l’opération ; dans ce cas, il faut tuer la bête.

Quant aux remèdes à employer contre les hydatides du poumon, des intestins, (voyez les mots Hydropisie des moutons, Pourriture). M, T.


HYDRAGOGUE, Médecine Rurale. On entend par hydragogue, un médicament propre à évacuer les eaux & les sérosités. (Voyez Purgatif). M. AMI.


HYDROCÈLE, Médecine Rurale. On entend par hydrocèle, un amas d’eau, ou d’un autre fluide dans le scrotum.

L’hydrocèle est divisée en hydrocèle par infiltration, & en hydrocèle par extravasation.

On croit que L’hydrocèle qui attaque la membrane cellulaire du scrotum, est produite par infiltration, & que celle qui se forme