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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



tié. » Et comme la bienheureuse disait : « Comment pourrions-nous manquer à la promesse que nous avons faite au Christ et adhérer au concile de Chalcédoine ? » — il dit : « C’est à mes risques[1] que vous adhérerez et vous ne ferez aucun péché. » La bienheureuse lui répondit : « Dis-moi, Seigneur Père, quelle valeur ont tes risques pour que je livre à ce prix le salut de mon âme ! c’est pourquoi écoute : quand même les saints Hénoch, Noé et Daniel viendraient me conseiller de me joindre à vous, et quand bien même du haut du ciel se ferait entendre une voix qui me dirait de vous croire et de me joindre à vous, jamais je ne voudrais le faire, à moins que mon père, le saint moine Timothée, qui m’a donné la foi orthodoxe en Crète, ne ressuscite et ne vienne me délier de la sentence et de l’anathème qu’il a portés sur moi. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende[2]. »

Pour cette raison ils furent jugés dignes d’être méprisés et persécutés pour le Christ avec saint Épiphane, ils furent dépossédés de leur monastère et des biens qui s’y trouvaient et ils reçurent la couronne des confesseurs, ils vinrent à Alexandrie et ils (y) furent reçus avec honneur par les clercs orthodoxes de la ville ainsi que par les moines et les séculiers ; de bien des façons ils louèrent Dieu et ils furent glorifiés par lui. Enfin ils revinrent à

  1. ϰίνδυνος.
  2. Cf. Matth., xiii, 9.