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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES. — APPENDICE.

CI. — Sur l’épreuve du feu (cf. xlvii).

Les orthodoxes racontaient aussi qu’un stylite, envoyé à Constantinople pour les affaires de son monastère, avait marché sans chaussures dans le feu et avait défié ses adversaires de l’imiter, ms. grec de Paris, no  1596, p. 541 :

Ἦν τις ϰονίτης εἰς τὰ μέρη τῆς Ἀσίας πάνυ ἐνάρετος ϰαὶ θαυμαστὸς ἦν δὲ ἔχων ϰάτω μοναστήριον. Χρείας οὖν γενομένης τινὸς, ἠνάγϰασαν αὐτὸν οἱ ἀδελφοὶ ἀνελθεῖν ἐν Κωνσταντινουπόλει ϰαὶ αἰ τῆσαι τὸν βασιλέα[1]. Καὶ δὴ ἀνλθὼν ϰατέλυσεν εἰς τὸ ξενοδοχεῖον τοῦ ὀρφανοτροφείου, ἦν δὲ λοιπὸν χειμὼν, ϰαὶ ἔϰειτο ἄρουλλα πλήρης[2] ἀνθράϰων. Ἐϰάθηντο δέ τινες αἱρετιϰοὶ μοναχοὶ θερμαινόμενοι· ἐϰάθισε δὲ ϰαὶ αὐτὸς τοῦ θερμανθῆναι, ϰαὶ ἤρξαντο ϰατασπείρειν αὐτῷ ἐϰ τῆς οἰϰείας αἱρέσεως. Καὶ λέγει αὐτοῖς· « Ἐγὼ ὀρθῶς πιστεύω, εἰ δὲ ὑμεῖις ϰρεῖττόν μου πιστεύετε, ποιήσατε ὡς ποιῶ. » Καὶ ἀναστὰς ἔστη ἀνυπόδετος εἰς τὸ πῦρ ἐπὶ πολλὴν ὥρᾳν, ϰαὶ οὐϰ ἐφλογίσθη. Ἰδόντες δὲ ἐϰεῖνοι, ϰατῃσχύνθησαν ἐϰτπλαγέντες ἐπὶ τῷ παραδόξῳ θαύματι, ϰαὶ οἱ ἀϰούσαντες ἐδόξασαν τὸν Θεόν.

CII. — Sur le monastère de Séridos.

Citons enfin le récit suivant, ibid., p. 609-610, qui détermine l’emplacement du monastère dont les hégoumènes successifs ont été, au vie siècle, Barsanuphios, Séridos et enfin Dorothée[3] :

Le bienheureux Séridos avait un monastère à Thabatha (Thaouatha). L’un de ses amis, qui habitait Ascalon, lui envoya un disciple pour lui demander du parchemin. Séridos le donna, puis, comme il pleuvait et que le fleuve de Thabatha avait gonflé, il voulut dissuader le disciple de retourner aussitôt. Mais celui-ci dit qu’il avait ordre de retourner et se mit en route. Il enroula les parchemins dans ses habits, les mit sur sa tête et se lança dans le torrent. Séridos croyait n’avoir plus qu’à envoyer chercher son cadavre sur le rivage de la mer quand il s’aperçut qu’il avait pu traverser et il admira son obéissance qui lui avait fait ainsi affronter la mort.

Ὁ παϰάριος Σέριδος ἔχων ϰοινόϐιον εἰς Θαυαθὰ, εῖχεν ἀγαμητόν τινα αἰγύπτιον οἰϰοῦντα ἐν Ἀσϰάλωονι, ἔχοντα ϰαὶ μαθητήν. Συνέϐη δὲ αὐτὸν, χειμῶνος ὄντος, πέμψαι τὸν μαθητὴν αὐτοῦ μετὰ γραμμάτων πρὸς τὸν ἀϐϐᾶν Σέριδον, ἐπὶ τὸ ἐνεγϰεῖν αὐτῷ στυτάλην χάρτων. Ἐρχομένου δὲ τοῦ νεωτέρου ἀπὸ Ἀσϰάλωνος, ἔτυχε γένεσθαι ὄμϐρον πολὺν, ὥστε ϰαὶ τὸν ποταμὸν Θαυάθων ἐλθεῖν ἀρεώτερον. Ὅτε δὲ ἔδωϰε τὰ γράμματατ τῷ ἀϐϐᾷ Σερίδῳ, βροχὴ ἦν, ϰαὶ λέγει αὐτῷ ὁ νεώτερος· « Δός μοι χαρτία ἵνα ἀπέλθω. » Ὁ δὲ εἶπεν

  1. C’est ainsi que Sévère a été plaider à Constantinople la cause des monastères monophysites de Palestine, cf. P. O., t. II, p. 104, 233.
  2. πλήρεις (plêreis) Ms.
  3. Cf. S. Vailhé, Répertoire alphabétique des monastères de Palestine dans la Revue de l’Orient Chrétien, t. IV et V. 1899 et 1900 (sous ces noms).