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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



d’avance que, si tu vas à Antioche, tu seras troublé, puis convaincu par tes amis et par celui qui est maître là-bas ; (et alors) ou bien tu te joindras à lui, ou bien tu tomberas dans (son) inimitié s’il te renvoie. Agis donc selon tes forces, et nous ici, nous ferons tout notre possible pour que tu n’offenses pas Dieu, que tu ne te prives pas de grands biens et que tu ne nous mettes pas dans la douleur, nous qui sommes tes amis.

Après avoir reçu cette réponse[1], j’appliquai mon cœur à obéir aux saints plutôt[2] qu’à ceux qui trompent et je suppliai notre Maître et Sauveur de ne pas s’éloigner de moi, lui qui dans sa miséricorde m’avait fait sortir des ténèbres et de l’ombre de la mort.

Or, tandis que ceux d’Antioche insistaient énergiquement auprès de moi et s’efforçaient de toute manière de m’emmener, ceux d’Arabie, (à savoir) mes proches et mes congénères, vinrent avec eux et ils insistaient auprès de moi ; après avoir appris cela et s’en être réjouis, parce qu’ils étaient du monde et qu’ils estimaient les choses du monde, ils accoururent aussitôt me trouver, tout troublés, sans perdre de temps, au sujet de mon retour à Antioche. Comme j’avais recouru au Seigneur et que je m’étais aussitôt prosterné devant lui, tandis que les saints pères combattaient avec moi par leurs prières, voici comment agit la divine Providence : L’évêque Pierre et le prêtre Salo-

  1. ἀπόϰρισις.
  2. μᾶλλον.