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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



nérable patriarche Théodose furent chassés par Marcien, il se trouva dans l’embarras à la pensée de la double alternative : Ou fuir la communion des apostats et (ainsi) se priver de la société du saint Baptiste ; ou encore demeurer et (alors) devenir apostat. (Aussi) suppliait-il le saint précurseur du Christ d’éclairer son intelligence et de lui révéler ce qui plaisait à Dieu. Il vit le saint qui lui dit : « Prêtre, ne perds pas ton âme à cause de moi et ne renie pas ta foi ; mais va et garde ta foi sans prévarication ; où que tu ailles, je serai avec toi. » De la sorte, une fois parti, dans ses voyages, il persévéra sans tache dans une vie sainte et dans la foi orthodoxe jusqu’à la fin, après avoir combattu le bon combat[1] et avoir été couronné de la couronne des confesseurs.

XXX (cf. XCII). — C’est un témoignage[2] et une vision du même genre qu’obtint celui qui craignait également Dieu, le prêtre Zosime[3] ; c’était un étranger[4], et un homme intègre ; il mérita de demeurer avec le vénérable Pierre et de conserver jusqu’à la fin sans prévarication la foi orthodoxe et il fut gardé par elle. Celui-ci, après avoir demeuré à Raithou[5] et sur le mont Sinaï et avoir été en la compagnie des Pères orthodoxes, quitta ces lieux, ainsi qu’il me le racontait, et il vint à Jérusalem ; ayant aimé le genre de vie

  1. ἀγών.
  2. πληροφορία.
  3. Cf. Migne, P. G., t. LXXVIII, col. 1680-1701.
  4. ξένος, « moine gyrovague ».
  5. Le ms. A ajoute en marge : « près d’Alexandrie ». En réalité port sur la mer Rouge, aujourd’hui Tor.