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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



Lorsque j’étais encore enfant, disait-il, et que je demeurais à Constantinople au palais[1], observant la vigilance et vivant en ascète, je raisonnai en mon esprit sur le mystère de la sainte Trinité comment, 1° lorsque nous confessons un seul Dieu, nous croyons en même temps en une Trinité de même essence[2], éternelle, sans commencement ; et 2° si celui qui s’est incarné pour nous est l’un de la Trinité.

Ayant eu une vision, il vit, disait-il, l’apôtre saint Pierre qui le prit, le conduisit dans un lieu élevé, le plaça devant lui comme un enfant et lui montra dans le ciel une grande lumière inaccessible et incompréhensible qui avait (la forme d)’une roue comme[3] le soleil et il lui dit : Voici le Père ; puis une seconde lumière qui suivait la première et qui lui était semblable en tout et au milieu de celle-ci se trouvait Notre-Seigneur représenté avec les traits du Nazaréen, et il ajouta : Voici le Fils ; et, en outre, une troisième lumière semblable en tout aux précédentes, et saint Pierre lui dit : Voici le Saint-Esprit ; une seule essence, une seule nature, une seule gloire, une seule puissance, une seule lumière, une seule divinité en trois hypostases ; mais, tandis que tous trois sont inaccessibles, seul celui du milieu était représenté avec la figure d’un homme Nazaréen, pour montrer que celui qui a été crucifié est l’un de la

  1. Palatium.
  2. ὁμοούσιος ?
  3. (ἐπι) τύπου.