Page:Rufus - Patrologia orientalis, tome 8, fascicule 1, n°36 - Plérophories.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
94
[494]
JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES.



au concile de Chalcédoine ; elle le raconta à tout le monde en déclarant bienheureux ceux qui ne lui donnèrent pas leur adhésion et en les affermissant :

Elle vit clairement Satan qui la menaça de mort et lui dit : « Pourquoi as-tu l’audace d’exciter les gens contre le grand concile et d’en dire du mal ? » Et après avoir fait tomber (la bienheureuse), qui était d’un grand âge, de dessus la chaise sur laquelle elle se trouvait, il renversa la chaise, en réalité et non en imagination[1], et il en dispersa les planches. Il combattit (ainsi) longtemps avec elle jusqu’à ce que, fortifiée par la foi, elle prit de la poussière, la lui jeta au nom du Seigneur et, par là, le mit en fuite, de telle sorte que depuis lors il n’osa plus l’aborder.

Cette histoire nous fut racontée par l’abba Théodore, prêtre, qui fut de nombreuses fois en relation avec elle et qui l’apprit de sa Vertu et de sa Sainteté.

XLIV. — La bienheureuse Ourbicia[2], diaconesse, était la fille d’un certain évêque de Crète. Après la mort de son père, elle quitta le monde par amour du Christ, avec son frère, le bienheureux Euphrasius, (puis) elle embrassa le renoncement au monde dans toute son étendue — je veux dire la

  1. φαντασία.
  2. Οὐϐίϰια, féminin d’Οὐϐίϰιος. D’après Glermont-Ganneau : Urbicia ou Orbicia, loc. cit., p. 237. Cf. ch. li. — Ce chapitre manque dans M.