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LA VIE

Ne l’en sovint, ne la connuit.

Or vous lerai ester la dame
Qui le cors pert por garder l’âme ;
Si vous dirai d’une gent sainte
Qui fesoit pénitance mainte
En l’église de Palestine ;
Estoit la gent de bone orine.
Entre ces genz ot .i. preudomme
Que Zozimas l’estoire nomme.
Preudom fu et de sainte vie :
N’avoit des richèces envie
Fors d’oneste vie mener,
Et bien i savoit assener ;
Quar dès le bercuel commença,
Dès le bercuel, et puis en çà
Jusqu’en la fin de son eage,
Jusques mort en prist le paage.
Uns autres Zozimas estoit
A ce tens, qui guères n’amoit
Ne Jhésu-Crist ne sa créance,
Ainz estoit plains de mescréance.
Por ce c’on ne doit mentevoir
Homme où il n’a point de savoir,
Ne de léauté, ne de foi,
Por ce le lais, et je si doi.
Cil Zozimas li bien créanz,
Qui onques ne fu recréanz
De Dieu servir entièrement[1],

  1. Ms. 7633. Var. Parfètement.