Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
SAINTE MARIE L’ÉGIPTIANNE.

Cil trova tout parfètement[1],
Règle de moine et toute l’ordre
Que de riens n’en fist à remordre.
La conversacion des frères
Procuroit comme abés et pères,
Et par parole et par ouvraingne,
Si que la gent de par le raine
Venoient tuit à sa doctrine
En l’église de Palestine,
Por aprendre à chastement vivre
Par les enseignemens qu’il livre.
I .iij. ans demora
En l’église, et labora
Tel labor com moines labeure :
C’est Dieu proier à chascune eure.

Un jor en grant elaction
De cuer en sa relégion
Chéi, et dist en tel manière :
« Je ne sai avant ne arrière
Qui de mordre me péust reprendre,
Ne qui noient m’en péust aprendre.
Philosophe n’autre homme sage,
Tant aient apris moniage,
N’a-il ès desers qui me vaille :
Je sui li grains, il sont la paille. »
Zozimas a ainsi parlé :
Lui loe par lonc et par lé.
Si comtemptez de vaine gloire,
Jhésu-Criz le prist en mémoire.
I. Saint-Esperit li envoie,

  1. Ms. 7633. Var. Premièrement.