Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/334

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Nus n’est à Dieu tant descordez
Ne d’ort péchié tant encordez
Sa douce mère ne l’ racort,
Mès qui à lui servir s’acort.
Téophilus i racorda
Qui déables en descorda :
Encordé a mult de cordons[1].
S’à lui servir nos acordons[2]
Ele rompra cordons et cordes,
Et fera toutes les concordes.


Explicit de Théophilus[3].




Voici maintenant sur Théophile une autre pièce tirée du Ms. 428, suppl. français, bibliothèque royale. Elle se retrouve également dans le Ms. 7218, page 191, même bibliothèque, et dans le Ms. 175, belles-lettres françaises, bibliothèque de l’Arsenal. Elle a pour titre :


C’EST LA PRIÈRE DE THÉOPHILUS.


Dame resplendissans, Royne glorieuse,
Porte de paradis, pucele précieuse,
Dame seur toutes autres plaisans et déliteuse,
Daigne oïr ma prière de t’oreille piteuse.

A toi, haute pucele, à toi, haute Royne,
Doivent tuit péchéours secours querre et mécine ;
Car tu es la fontaine et la sainte pécine
Qui tous péchiez esleve par la vertu devine.

Dame, tu es vaissiaus[4] de pais et de concorde,
De pitié, de douçour et de miséricorde.

  1. Le Ms. 2710 porte : « En corde a mult cordez cordonz. »
  2. Ms. 7210. Concordons.
  3. Le Ms. 6987 porte : Chi fine de Théophilus. Bénis soit qui l’escrit.
  4. Ms. 7218. Var. La dois es, douce Dame.