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ADDITIONS.

Il destraint si chascun qu’il tramble et les denz serre :
Cil qui veut Niceroles, ainsi l’estuet aquerre.

Quant je fui en Froidure, longuement fui dedenz ;
Onques n’i poi serrer l’un à l’autre les denz,
Ainz bati la monnoie à milliers et à cenz :
Assez me crut ma rente tantost com fui dedenz.

Quant g’issi de Froidure, lors entrai en Poverte :
La porte de la vile me fu tantost ouverte ;
Doleur, honte, mésaise, me monstrèrent ma perte,
Et poi a dras ma dame, qui est preus et aperte.

Quant g’issi de Poverte, lors entrai en Famine :
A grant foison en oi maintenant par estrine ;
Et tout ce me dura la seson enterine,
Dès l’entrée d’yver tant que flourist l’espine.

Encor soie en estée, ne vivroie-je mie,
Se de meillor de moi n’ai conseil et aïe.
Or fètes bele chière, par vostre cortoisie,
Que la Virge pucèle vous otroit bone vie.
Amen.


Explicit le Fablel de Niceroles.


Séparateur


DE PRESTRE-JEHAN.

(Voyez, 1er volume, page 252, note 1.)


J’ai l’intention, ainsi que je l’ai dit à propos d’un passage de L’Herberie Rutebeuf (page 252 du 1er vol.), de publier un jour une dissertation spéciale sur Prestre-Jehan, relativement à l’histoire duquel j’ai