Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/262

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la bourgeoisie française ne saurait se tromper et M. Faguet, ancien donneur de pensums, approuve toutes les condamnations qu’elle prononça. « Calas était très probablement coupable ; Sirven aussi, quoique ce soit un peu moins apparent ; La Barre l’était certainement ». On ne reprochera pas à M. Faguet de manquer au fameux respect de la chose jugée.

Ces délicieux et infaillibles Parlements auraient pu cependant être recrutés par un mode supérieur à l’achat des charges. Ce n’est pas que la vénalité des charges déplaise beaucoup à Faguet : elle lui paraît, au contraire, empêcher la vénalité du juge. Il est bien clair, n’est-ce pas ? qu’un honorable commerçant qui a payé son fonds ne cherchera pas à augmenter ses profits réguliers. Néanmoins M. Faguet, académicien, trouve idéal le mode de recrutement qui lui vaut des jetons de présence : il voudrait donc « une magistrature rétribuée par la nation, mais se recrutant elle-même ».

Puisque M. Faguet, de l’Académie française, distribue à des enfants persistants des prix de français ; puisque M. Faguet, sorbonnard, distribue des diplômes à ceux dont le français lui paraît suffisant ; puisque M. Faguet, critique,