Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/263

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condamne le style de Rousseau et le style de Balzac, il convient peut-être de juger ce triple juge et d’indiquer quel français il écrit lui-même.

Nul n’est assez cruel pour exiger d’un universitaire couleur, mouvement, vie ou personnalité. Du moins, on a encore la naïveté d’attendre de lui quelque simplicité et quelque correction. Un peu d’humilité semble convenir aussi au parasite qui peut avouer en une heure de conscience : « Il y a quelque chance pour que le meilleur de mes ouvrages soit celui où il y aura le moins de mon cru ». M. Faguet, certes, n’a aucune peine à éviter les qualités qui choqueraient l’Université. Hélas ! il n’a même pas les médiocres mérites qu’elle est capable de supporter.

Son style est bête comme un bourgeois. Vague, impropre, prétentieux et vulgaire. Et lourd. Et encombré. Ah ! le pauvre style embarrassé qui fait des embarras.

Il est impossible de dire autrement que par des exemples combien ça écrit mal, un Faguet. Admirez chez lui la propriété et l’intensité de l’expression : « L’accession continue du peuple à la bourgeoisie, de la bourgeoisie à la noblesse et de la noblesse à la grande noblesse est le