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L’ENFANCE DU PÊCHEUR

§ II. — Les Jeux des petits pêcheurs.

Quand les petits pêcheurs grandissent, les mères ont beaucoup de peine à les empêcher d’aller aux bateaux. Elles s’efforcent de les en détourner en leur faisant peur des lutins de la mer, tels que Nicole, qui a souvent la forme d’un poisson, et Gros Jean. Les femmes de la baie de Saint-Malo leur disent que s’ils vont seuls sur le rivage, Gros Jean les prendra et les tiendra enfermés dans un tonneau, où ils n’auront à manger que des ribères (fucus) qu’il leur passera par la bonde, et à boire que de l’eau salée, et elles leur racontent les mésaventures arrivées à des enfants désobéissants. Une bête terrible pour ceux qui vont se promener seuls au bord de l’eau, à la nuit tombante, s’appelle Saint-Nicolas, elle est armée de griffes et déchire la figure des petits pêcheurs attardés sur les grèves[1].

  1. Paul Sébillot in Revue des Trad. pop. t.i. p. 7.