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L’ENFANCE DU PÊCHEUR

petits garçons se sont empares d"un oursin, ils le saupoudrent d’un peu de sel et lui chantent les paroles suivantes :

Vucami, vocami, rentu rimi,
Vocami, vocami, centa rimi
Rame pour moi, rame pour moi, toi qui as cent rames.

Alors il se met en mouvement et les enfants sont enchantés[1]. Il y a cependant à Saint-Cast un dicton qui semble faire allusion à un jeu ; on dit à l’oursin :

Petit oursin, deviens gros
Tu serviras à m’faire un pot.[2]

D’autres débris de poissons sont employés comme jouets : tels sont les os de margate (Sepia officinalis). On y creuse au couteau diverses figures, et on les façonne en forme de bateaux.

Les enfants simulent de petites boutiques où des coquilles d’une certaine espèce sont échangées contre d’autres de na-

  1. A. de Gubernatis, Mythologie zoologique. t. II, p 265.
  2. Paul, Sébillot, Traditions de la Haute-Bretagne, t. ii, p. 355.