Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cunégonde, en colère.

Et si vous croyez que nous daignons nous fâcher contre ces petits gueux ?

Laurent.

Rions. Ha ! ha ! ha ! ha ! (Tous rient.)

Clodoald, furieux.

Et si vous croyez que vos rires sont spirituels !

Laurent.

Ils sont jaloux, mes amis, rions. Ha ! ha ! ha ! ha ! (Rires plus prolongés.)

Cunégonde.

Ils sont à fouetter, en vérité.

Laurent.

Mademoiselle Cunégonde, faites venir le chemineau, il rêvera tout haut. Rions ! (Rires de plus en plus éclatants.)

Clodoald, Cunégonde et Félicie deviennent pâles, de colère ; Clodoald s’élance d’un bond sur Laurent, qui roule par terre ; Germain se jette entre lui et Clodoald, qu’il repousse ; Clodoald, âgé de quatorze ans et beaucoup plus grand que Germain, le repousse à son tour. Laurent se précipite sur Clodoald ; Anne lui pince les jambes ; Clodoald crie et se débat ; les autres enfants s’enhardissent et arrivent successivement au secours de Laurent, d’Anne et de Germain ; Cunégonde et Félicie accoururent pour défendre Clodoald. Au milieu de cet engagement, arrivent le général et le chemineau. Le général saisit Clodoald par les cheveux et le tire un peu rudement en arrière ; Clodoald hurle ; Cunégonde crie ; Félicie pleure et appelle au secours ; le