Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/156

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Diloy.

Et Mlle Cunégonde ?

Laurent

Eh bien, avec moi ; et puis j’en prendrai d’autres. »

Félicie alla rejoindre sa mère et lui dit qu’elle voulait s’en aller.

Madame d’Orvillet.

Pourquoi donc cela, ma fille ?

Félicie.

Parce que ce vilain chemineau m’a prise dans ses bras pour me préserver de la bataille, disait-il. Moi, je ne veux pas qu’il me touche : c’est un vilain homme que je déteste et je ne veux plus le voir.

Madame d’Orvillet.

Écoute, Félicie, la haine que tu lui témoignes est très coupable ; ce pauvre homme a voulu te rendre service, j’en suis sûre ; il est si désolé et si honteux de ce qui lui est arrivé avec toi, qu’il cherche toutes les occasions possibles de se rendre utile pour se faire pardonner.

Félicie, rougissant.

Je suis bien fâchée que vous sachiez ce qu’a osé faire ce misérable ; quelqu’un vous l’a dit, pour que vous puissiez le savoir.

Madame d’Orvillet.

Non, ma pauvre fille, personne ne le sait ; c’est le chemineau lui-même qui me l’a raconté en me demandant pardon presque en pleurant. Sois sûre qu’il ne le dira à personne au monde et qu’il serait bien heureux d’avoir ton pardon.