Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/157

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Félicie.

Il ne l’aura pas ; je ne lui pardonnerai jamais.

Madame d’Orvillet.

C’est bien mal, Félicie, de conserver de la rancune dans ton cœur. Tu te laisses aller à un mauvais sentiment. Tâche de te vaincre là-dessus. Nous partirons à la fin du jour ; jusque-là essaye de t’amuser ; va joindre ta bonne. Moi, il faut que je danse trois ou quatre contredanses après quoi je me reposerai près des vieux Robillard. »

Félicie s’éloigna sans répondre, chercha en vain les Castelsot, qui étaient repartis furieux, et finit par s’asseoir près de sa bonne, qui alla danser à la même contredanse que les petits, mais qui, dans les intervalles, revenait prendre sa place.

« Voulez-vous venir danser, mam’selle ? dit un des Moutonet ; on va commencer un beau galop.

— Je n’ai pas de danseur, répondit sèchement Félicie.

Moutonet second.

Je viens vous inviter, mam’selle.

Félicie.

Je ne danse pas avec les paysans.

Moutonet second.

Tiens, pourquoi cela ?

Félicie

Parce que cela ne me plaît pas.

Moutonet second

Ce n’est pas gentil ce que vous dites là, mam’selle.