Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/218

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M. d’Alban et Gertrude avaient entendu le cri de Félicie, ceux des enfants, et de la bonne et de Mme d’Orvillet. Ils accouraient en toute hâte et furent surpris de voir Félicie ruisselant d’eau. En quelques mots on leur expliqua ce qui était arrivé.

« Oh ! Félicie, lui dit Gertrude, quelle terreur j’ai éprouvée en entendant ton cri d’angoisse ! »

Et Gertrude serra les mains de Diloy dans les siennes.

« Bon Diloy, de quel malheur vous nous avez préservés ! »

Mme d’Orvillet pleurait ; à son tour elle remercia avec émotion le sauveur de sa fille. Les enfants voulurent tous l’embrasser. Le pauvre homme était si ému qu’il ne pouvait prononcer une parole. Le général lui secoua vivement la main, et, lui prenant le bras :

« Viens, mon ami, viens boire un verre de vin chaud pour te remonter, et changer de vêtements. Ces dames vont s’occuper de notre petite Félicie.

Diloy.

Vous êtes mille fois trop bon, monsieur le comte, je ne mérite pas tout cela. Ce n’est pas une grande affaire que de repêcher un enfant quand on sait nager.

Le général.

Viens toujours, mon ami ; je vais envoyer un homme à cheval demander d’autres vêtements à ta femme.

Diloy.

C’est inutile, monsieur le comte ; je me sécherai