Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/230

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maîtres. Peu s’en fallut qu’il ne se jetât au cou de M. d’Alban et qu’il ne baisât les mains de Mme d’Orvillet. Il sortit pourtant d’un pas modéré ; mais, quand il fut hors du château, M. d’Alban et sa sœur, qui se trouvaient près de la fenêtre, le virent bondir et courir comme un cerf pour arriver plus tôt près de sa femme et lui faire part de ses espérances. Il n’osait encore lui dire que c’était une affaire conclue, mais il le croyait et il en était comme fou de joie.

« J’irai brûler un cierge à Notre-Dame de Bonne-Espérance, dit-il à sa femme, et demain, avant d’aller conclure, j’irai faire une petite prière à l’église.

La femme.

Et au bon saint Gilles et à la bonne sainte Suzanne.

Diloy.

Et je demanderai à M. le curé un Évangile qu’il dira sur ta tête. »

Pendant que M. d’Alban et Mme d’Orvillet payaient leur dette de reconnaissance en assurant l’avenir et le bonheur du brave Diloy, les enfants causaient tous de l’aventure de Félicie.

Laurent.

Je voudrais bien que maman gardât chez nous ce bon Diloy ; il serait si content.

Félicie, vivement.

Je ne crois pas qu’il en ait envie ; il aimera bien mieux qu’on lui donne de l’argent.

Laurent.

Et toi, Gertrude, qu’est-ce que tu crois ?