Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/262

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Madame d’Orvillet.

Sais-tu ce qui est insupportable dans tout cela ? C’est toi, ma pauvre fille, avec ton insistance qui frise l’impertinence. »

Félicie allait encore répliquer ; sa mère lui imposa le silence et la renvoya de chez elle.

Félicie se mit à la recherche de Gertrude pour lui communiquer son humeur contre sa mère, contre les vieux Marcotte, contre tout la maison.

Pendant que Gertrude cherchait à la calmer et à lui faire comprendre le respect qu’elle devait avoir pour les désirs de sa mère, pendant qu’elle l’exhortait à avoir plus de soumission à ses volontés, plus de charité, ou tout au moins plus de complaisance pour les gens de la maison, M. d’Alban était entré vivement chez sa sœur.

« Hélène, dit-il presque avec colère, je ne comprends pas ta manière d’agir avec Félicie. Je lisais dehors, près de ta fenêtre, j’ai entendu toute ta conversation avec cette sotte fille. Tu es aussi sotte qu’elle, et je suis aussi en colère contre toi que contre elle.

Madame d’Orvillet, souriant.

Et qu’ai-je donc fait, mon ami, pour m’attirer ta colère ?

Le général, très vivement.

Ce que tu as fait ? Parbleu ! le contraire de ce que tu devais faire. Au lieu de lui expliquer longuement, avec une douceur imperturbable, tes motifs d’agir, tu aurais dû, à la première objection, la mettre à la porte avec un bon coup de