Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/263

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pied… à la chute des reins. Elle ne serait pas revenue à la charge, et tu n’aurais pas reçu ses impertinences.

Madame d’Orvillet.

Et qu’y aurais-je gagné, mon ami ? De la mettre en colère, de ne pouvoir pas lui ouvrir les yeux sur l’injustice de son exigence et sur les obligations des maîtres envers leurs serviteurs.

Le général.

Et tu crois qu’elle a compris tout cela ? Elle t’en veut à mort.

Madame d’Orvillet.

Je crois qu’après le premier moment passé, elle réfléchira à ce que je lui ai dit, et qu’elle ne recommencera pas à l’avenir. Je n’ai pas cédé, au total, et j’espère avoir agi sagement. »

Le général la regarda un instant ; la douceur de cette voix, de cette physionomie le toucha ; il l’embrassa et lui dit :

« Tu es un ange ; tu es cent fois meilleure et plus sage que moi. Tu as raison, tu as bien fait ; pardonne-moi ma vivacité ; je t’aime, et je respecte ta vertu.

Madame d’Orvillet.

Je suis heureuse de ta tendresse, cher Albert ; tu m’as toujours aimée, et moi aussi je t’ai toujours aimé bien tendrement.

Le général, l’embrassant encore.

Au revoir, ma bonne sœur ; je vais continuer ma lecture sous ta fenêtre. »

Gertrude finit, moitié riant, moitié sérieusement,