Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/281

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Je n’en ai point une douzaine de rechange, moi, et je ne veux point qu’on me l’abîme.

Gertrude.

Mes bons amis, je vous en prie ; je vais tout arranger. Je me charge de votre redingote, mon bon père Marcotte ; elle vous gênerait pour l’ouvrage, et moi, qui n’ai rien à faire, je la porterai bien soigneusement sur mon bras.

Marcotte.

Oh ! mam’selle Gertrude, c’est trop de bonté. Tu vois bien, femme, ce que tu fais ? Voilà que t’obliges mam’selle Gertrude à porter ma redingote.

Mère Marcotte.

Moi ! mon bon Dieu ! Faut-y être menteur !

Gertrude.

Ma pauvre mère Marcotte, ne vous fâchez pas, je vous en prie. Le pauvre Marcotte a cru bien dire.

Mère Marcotte.

Ne croyez point ça, mam’selle. Il n’en fait jamais d’autres. Il n’a pas plus de cœur qu’une limace ; il ne songe qu’à injurier le pauvre monde.

Marcotte.

En voilà une fameuse ! Quand je vous dirai, mam’selle, que cette femme me dégoise des sottises toute la journée, que si je ne me respectais, je lui donnerais des raclées soignées.

Gertrude.

Mon Dieu, mon Dieu, mes pauvres amis, si vous saviez comme vous me faites de la peine ! »

Marcotte et sa femme se retournent indignés l’un