Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/335

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— D’abord, dit-il tout en bêchant, tout ce qui est pour les enfants est toujours pressé. Ils n’ont pas, comme nous, la patience d’attendre.

Le général.

Et tu crois, mon brave garçon, que je resterai les bras croisés comme un oison à te regarder faire ! Je prends ma bêche et je commence à l’autre bout. »

Gertrude voulut également aider avec une bêche des enfants ; Félicie finit par s’y mettre aussi.

Diloy.

La bonne terre doit être jetée sur les planches, ça les exhaussera et ça n’en fera que mieux.

Laurent.

Et nos salades qui seront enterrées !

Anne.

Et nos pauvres fleurs !

Diloy.

Quant aux fleurs, mam’selle, ça ne leur fera pas de mal. Mais, pour les salades, il faut les arracher, et lestement, car nous y arrivons tout à l’heure.

Juliette.

Arrachons tout ; que chacun prenne une rangée. Aide-nous, Gertrude ; aide aussi, Félicie. »

Gertrude et Félicie jetèrent leurs bêches, qui n’avançaient pas beaucoup le fossé, et se mirent avec les autres à arracher les salades. Laurent et Juliette voulurent les garder pour les éplucher, et servir à leur oncle les feuilles encore fraîches.

Gertrude, riant.

Une jolie salade que mangera mon pauvre oncle !