Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/356

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sont ruinés, qu’ils ont quitté la France, et qu’ils sont allés refaire fortune en Californie. Le bruit a couru qu’ils avaient été pris par les Indiens et massacrés.

Le pauvre Moutonet est plus mouton que jamais. Amanda règne et gouverne dans le ménage. Elle est même parvenue à se faire craindre de sa belle-mère, de son beau-père Moutonet, et de tous les Moutonet du pays, garçons et filles.

Laurent a fait sa première communion l’année dernière ; lui et Anne sont de charmants enfants ; leur bonne les aime tendrement.

Juliette est très gentille ; elle est de plus en plus jolie, aussi jolie que Félicie et Anne ; mais elle n’a pas ce charme de Gertrude qui attire tout le monde.

Diloy est le plus heureux des hommes ; il a fait de son jardin un potager merveilleux qu’on vient voir de dix lieues à la ronde ; il aime de plus en plus ses excellents maîtres. Sa femme est la plus heureuse des femmes ; les enfants sont très gentils ; Gustave aide déjà son père au jardinage ; le père cherche à en faire un jardinier de premier ordre pour le placer chez le général qui en a un assez médiocre, mais qu’il garde pour attendre les vingt ans de Gustave.

Le général est à la veille de marier son vieux valet de chambre avec Valérie, qui hésite à cause de Laurent et Anne. Elle demande trois ans encore. Le général ne lui accorde que la fin de l’année. Mme d’Orvillet l’engage à se marier et à