Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/42

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Laurent.

Qu’est-ce que tu as donc ? Pourquoi pleures-tu ?

Félicie se leva avec difficulté.

Félicie.

Je ne pleure pas, pourquoi veux-tu que je pleure ?

Anne.

Mais ton visage est tout mouillé, pauvre Félicie.

Félicie, embarrassée.

Je m’ennuie. Vous avez été si longtemps à revenir.

Anne.

Pourquoi n’es-tu pas rentrée à la maison ?

Félicie, de même.

J’avais peur que maman ne… ne… grondât ma bonne pour m’avoir laissée revenir seule.

Laurent.

Mais ce n’était pas la faute de ma bonne. C’est toi qui t’es sauvée ; ma bonne ne pouvait pas nous laisser chez Germain pour courir après toi.

La bonne.

Si c’est pour moi que vous pleuriez, Félicie, vous pouvez sécher vos larmes, car je n’ai rien fait pour être grondée, et je ne crains rien.

Laurent.

Dis tout simplement la vérité : c’est toi qui as peur d’être grondée.

Félicie.

Pas du tout ; tu m’ennuies.

Laurent, riant.

Parce que je te dis la vérité.

La bonne

Allons, rentrons, mes enfants ; je crois que nous sommes en retard. »