Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/76

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Laurent.

Mais maman a dit merci pour nous ; et maman lui a dit qu’il reste bien tranquille avec l’ours ; qu’elle lui enverrait la carriole.

Anne.

Et quand nous sommes revenus à la maison, maman est allée dire à Saint-Jean qu’il attèle bien vite la carriole et qu’il ramène le bonhomme avec son ours.

La bonne, les embrassant.

Mes pauvres petits, je comprends à présent que, sans ce brave homme, vous eussiez été peut-être dévorés par ce méchant ours. Je remercie le bon Dieu de vous avoir fait rencontrer cet excellent homme et de vous avoir sauvés d’un si grand danger.

Laurent et Anne, l’embrassant.

Ne pleure pas, ma bonne, ne pleure pas, tu vois que nous sommes bien portants ; nous n’avons pas de sang comme le pauvre homme. »

La bonne les embrassa encore à plusieurs reprises.

Mme d’Orvillet entra en ce moment.

« Je vois, ma bonne Valérie, que les enfants vous ont raconté notre terrible aventure. Je viens vous demander du linge pour les blessures du bon chemineau qui nous a sauvés ; ma femme de chambre est sortie, c’est pressé. Faites-en un bon paquet, et ajoutez-y une bouteille de notre vieux vin de Saint-Georges ; le pauvre homme a perdu beaucoup de sang, ce vin lui redonnera des forces.