Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/66

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sentit à le laisser faire sa besogne, lui promettant de revenir dans deux heures pour le faire dîner.

Caroline revint effectivement à une heure de l’après-midi, mais elle n’eut pas besoin d’aller jusqu’au lavoir : elle rencontra Gribouille qui revenait avec son lourd paquet de linge mouillé, bien blanc, bien lavé et prêt à être étalé pour sécher. Elle voulut le décharger de ce poids : il ne consentit pas à le lui abandonner, et ne déposa le paquet que dans le grenier où il devait rester.

Gribouille était rouge et suant, mais content et radieux. Caroline loua son courage, l’embrassa et essuya son front et ses cheveux mouillés. Après quoi ils se mirent à table. Le travail leur avait donné de l’appétit ; ils mangèrent avec délices la soupe aux légumes, l’œuf dur et le beurre frais qui composaient leur repas. Caroline donna à Gribouille et se donna à elle-même une heure de repos pour le dîner et la conversation ; après quoi Gribouille alla bêcher le jardin, et Caroline continua les robes de Mme Delmis.