Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/207

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non plus que ton camarade, qui dit avoir les poches vides. »

Ils arrivaient en effet devant le commissaire de police qui venait constater le vol. Quand les gendarmes eurent amené devant lui les deux amis, il commanda qu’on les fouillât. Alcide n’avait rien de suspect, mais Frédéric, qui avait protesté n’avoir rien dans ses poches, poussa un cri de détresse quand le gendarme retira de la poche de côté de sa redingote une chaîne et plusieurs pièces d’or et d’argent.

« Tu es plus riche que tu ne le croyais, mon garçon », lui dit le gendarme.

L’exclamation de Frédéric attira l’attention de M. Georgey ; il se retourna, reconnut Frédéric et Alcide, et s’écria :

« Lé pétite Bonarde ! Oh ! my goodness ! »

Le pauvre M. Georgey resta comme pétrifié.

le gendarme.

Veuillez, Monsieur, venir reconnaître si l’or et la chaîne que nous avons trouvés dans la poche de ce garçon sont à vous. »

M. Georgey s’approcha. Il jeta un coup d’œil sur les pièces d’or, qui étaient des guinées anglaises. C’étaient les siennes, il n’y avait pas à en douter. Que faire ! La pauvre Mme Bonard et son mari se trouvaient déshonorés par le vol de leur fils ! Son parti fut bientôt pris. Il fallait sauver l’honneur des Bonard.

« Jé connaissais, c’était lé pétite Bonarde. J’avais donné les jaunets au pétite Bonarde et lui avais acheté lé chaîne. C’était très joli,… ajouta-t-il en