Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/209

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Quand ils furent hors de la ville, Alcide, qui avait retrouvé son effronterie accoutumée, commença à vouloir s’excuser aux yeux de M. Georgey.

« Vous êtes bien bon, Monsieur, d’avoir défendu Frédéric et moi contre ces méchants gendarmes…

m. georgey.

Tenez vos langue, malhonnête, voleuse ; je vous défendais les paroles.

alcide.

Mais, Monsieur, je vous assure…

m. georgey.

Je disais : tenez lé langue. Jé voulais pas écouter votre voix horrible : voleur, gueuse, grédine. Moi tout dire à Madme Bonarde, à Master Bonarde, à papa Alcide. Ah ! tu avais volonté volé moi ! Tu croyais Georgey une imbécile comme toi ! Tu croyais moi disais des excuses pour toi ? Moi savoir tout ; moi parler menteusement pour Madme Bonarde, par lé raison de Fridric voleur avec toi. Moi avoir pitié povre Madme Bonarde. Moi savoir Madme Bonarde, Master Bonarde, moree pour la honte de Fridric. Voilà comment moi avoir parlé contrairement au vérité. Et toi, coquine, mé rendre à la minute lé montre, lé chaîne, lé guinées tu avais volé à moi Georgey.

alcide.

C’est Frédéric, Monsieur, ce n’est pas moi…

m. georgey.

Menteuse ! gredine ! Donner sur lé minute à moi tout le volement. »

M. Georgey saisit Alcide, qui se débattit violem-