Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/313

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le président.

Je vous répète qu’il n’est pas question de Bonard dans les demandes que je vous adresse, mais de vous seul. De votre propre aveu, vous avez donné un coup de poing à votre chef, vous l’avez traité de canaille, et vous avez appelé vos amis dans l’intention évidente de vous délivrer par la force. Avez-vous quelque chose à dire pour votre excuse ?

alcide.

Quand j’aurais à dire, à quoi cela me servirait-il, puisque vous êtes tous décidés d’avance à me faire fusiller et à acquitter Bonard qui est un hypocrite, un voleur ?… C’est un jugement pour rire, ça.

le président.

Taisez-vous ; vous ne devez pas insulter vos juges ni accuser un camarade. Je vous préviens que vous rendez votre affaire plus mauvaise encore.

alcide.

Ça m’est bien égal, si je parviens à faire condamner ce gueux de Bonard, ce voleur, ce… »

M. Georgey se lève avec impétuosité et s’écrie :

« Jé demandais lé parole.

le président.

Vous aurez la parole, Monsieur, quand nous en serons à la défense. Veuillez vous asseoir. »

M. Georgey se rassoit en disant :

« Jé demandais excus ; cé coquine d’Alcide m’avait mis en fureur. »

Alcide se démène, montre le poing à M. Georgey en criant :