Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/314

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« Vous êtes un menteur ! c’est une ligue contre moi !

le président.

Reconduisez le prisonnier à son banc. »

Deux soldats emmènent Alcide, qui se débat et qu’on parvient difficilement à calmer.

le président.

Bonard, c’est avec regret que nous vous voyons sur le banc des accusés ; votre conduite a toujours été exemplaire. Dites-nous quel a été le motif de votre lutte contre votre maréchal des logis.

frédéric, d’une voix tremblante.

Mon colonel, j’ai eu le malheur de commettre une grande faute ; je me suis laissé entraîner à boire, à m’enivrer. Je me suis trouvé, je ne puis expliquer comment, dans l’état de dégradation qui m’amène devant votre justice. Je n’ai aucun souvenir de ce qui s’est passé entre moi et mon maréchal des logis. Je me fie entièrement à lui pour vous faire connaître l’étendue de ma faute ; je l’aime, je le respecte, et depuis quinze jours j’expie, par mon repentir et par mes larmes, le malheur de lui avoir manqué.

le président.

Ne vous souvenez-vous pas d’avoir été appelé par Bourel pour le défendre contre le maréchal des logis ?

frédéric.

Non, mon colonel.

le président.

Vous ne vous souvenez pas d’avoir engagé une lutte contre le maréchal des logis ?