Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/35

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cherais quatre francs et tu en donnerais autant à Mme Bonard ?

julien.

Mais ce serait voler, cela !

alcide.

Pas du tout, puisqu’elle n’y perdrait rien.

julien.

C’est vrai ; mais, tout de même cela ne me semble pas honnête.

alcide.

Tu as tort, mon Julien ; je t’assure que tu as tort. Laisse-moi faire ton marché, tu ne t’en seras pas mêlé ; c’est moi qui aurai tout fait, et nous partagerons le bénéfice. »

Julien réfléchit un instant ; Alcide l’examinait avec inquiétude ; un sourire rusé contractait ses lèvres.

alcide.

Eh bien, te décides-tu ?

— Oui, dit résolument Julien je suis décidé, je refuse ; je sens que ce serait malhonnête, puisque je n’oserais pas l’avouer à Mme Bonard.

alcide.

Mais, mon Julien, écoute-moi.

julien.

Laisse-moi ; je ne t’ai que trop écouté, puisque j’ai hésité un instant.

alcide.

Alors tu peux bien ramener ton troupeau sans moi ; ce ne sera pas moi qui te viendrai en aide.

julien.

Je ne te demande pas ton aide, je m’en tirerai