Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/34

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alcide.

Il demeure tout proche de chez nous, la porte à côté. »

L’Anglais s’approcha.

« Bonjour, good morning, my dear, dit-il s’adressant à Alcide ; jé voulais acheter ces grosses turkeys, et lé pétite, il voulait pas.

alcide.

Attendez, Monsieur, je vais vous arranger cela. Dis donc, Julien, M. Georgey te demande une de tes dindes. Il t’en donnera un bon prix.

julien.

Est-ce que je peux vendre ces dindes ? Tu sais bien qu’elles ne sont pas à moi. Qu’il aille à la ferme parler à Mme Bonard, c’est elle qui vend les volailles. Je le lui ai déjà dit, et il s’obstine toujours à me suivre. Voilà pourquoi je t’ai appelé sans te reconnaître ; j’avais peur qu’il ne m’emportât une de mes bêtes pendant que je poursuivais celles qui s’écartent.

alcide.

Dis-moi donc, Julien, tu pourrais tout de même faire une fameuse affaire avec M. Georgey ; il ne regarde pas à l’argent ; il est riche, tu pourrais lui vendre une de tes dindes pour huit francs.

julien.

D’abord, je t’ai dit que c’est Mme Bonard qui les vend elle-même ; ensuite, quand je la lui vendrais huit francs, je ne vois pas ce que j’y gagnerais.

alcide.

Comment, nigaud, tu ne comprends pas que, le prix d’une dinde étant de quatre francs, tu empo-