Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/32

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Henri.

Est-ce que je pouvais savoir que ma pauvre nourrice aurait du chagrin ? Comment veux-tu que je le devine ?

Pierre.

Tu ne pouvais pas deviner cette chose-là ; mais tu aurais pu croire à une autre chose.

Henri.

Quoi ? Quelle chose ?

Pierre.

Je n’en sais rien ; c’était toujours plus sûr d’apprendre tes leçons hier au soir. Tu vas être en pénitence, à présent.

Henri, pleurant.

Ce n’est pourtant pas ma faute si je n’ai pas eu le temps ce matin. »

La maman ne disait rien ; elle faisait semblant de ne point entendre et continuait à se coiffer.

Mlle Albion entre ; c’est une grande Anglaise à longues dents ; elle salue, dit bonjour aux enfants et prend sa place à la table de travail ; Pierre présente bravement ses cahiers, que Mlle Albion examine.

Mademoiselle Albion.

Très bien ! Very well, my dear. Et vous, my little Henry, quoi vous avez eppris ?

Henri, pleurant.

Je ne sais rien ; je n’ai pas eu le temps.

Mademoiselle Albion.

Oh ! fy ! mister Henry ! Comment ! vous avez eu pas le temps ? Oh ! mister Henry ! Shocking, shock-