Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/33

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ing ! Vous méritez un pénitence, et je demande à medem votre mama que vous dînez tout seul dans votre appertement.

Henri, sanglotant et courant à sa maman.

Maman, maman, Mlle Albion ne veut pas que je dîne chez grand’mère ; elle veut que je dîne tout seul. Ce n’est pas ma faute, ce n’est pas ma faute !

La maman, embrassant Henri.

La punition ne serait pas juste, mademoiselle ; Henri aurait appris ses leçons sans un malheur imprévu arrivé à la nourrice de Pierre et qui l’a empêché de s’occuper d’autre chose que du chagrin de la nourrice.

Mademoiselle Albion.

Pourtant, medem, mister Piêre a tout fait ses devoirs, et je pense mister Henry povait parfaitement faire le sien. Mon opinion est qu’il fallait un pénitence.

La maman.

Soyez sûre, mademoiselle, que s’il fallait une pénitence, je ne m’y opposerais pas ; mais il n’en faut pas, et je vous prie de n’y plus penser.

Mademoiselle Albion.

Very well, medem ; c’est votre volonté. Seulement, je croyais qu’un pénitence fait toujours bien aux enfants.

La maman.

Quand elle est juste, c’est possible ; autrement, elle fait plus de mal que de bien.

Pierre.

Maman a bien raison ; une pénitence injuste ou