lui faire sa litière, lui donner à manger, à boire. Sophie l’aidait et s’en tirait presque aussi bien que lui.
Mme de Réan leur avait acheté un bât et une jolie selle pour les faire monter à âne. Dans les premiers temps, la bonne les suivait ; mais, quand on vit l’âne doux comme un agneau, Mme de Réan leur permit d’aller seuls, pourvu qu’ils ne sortissent pas du parc.
Un jour, Sophie était montée sur l’âne : Paul le faisait avancer en lui donnant force coups de baguette. Sophie lui dit :
« Ne le bats pas, tu lui fais mal.
Mais, quand je ne le tape pas, il n’avance pas ; d’ailleurs ma baguette est si mince qu’elle ne peut pas lui faire grand mal.
J’ai une idée ! Si, au lieu de le taper, je le piquais avec un éperon ?
Voilà une drôle d’idée. D’abord tu n’as pas d’éperon ; ensuite la peau de l’âne est si dure qu’il ne sentirait pas l’éperon.
C’est égal ; essayons toujours ; tant mieux si l’éperon ne lui fait pas de mal.
Mais je n’ai pas d’éperon à te donner.
Nous en ferons un avec une grosse épingle que