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LES VACANCES.

« Maman, chère maman, dit Lucie en se jetant à son cou, que je suis contente, que je suis heureuse !

— Contente ? heureuse ? Qu’y a-t-il donc ? »

Elle regarde avec inquiétude Lucie, qui ne peut retenir ses larmes, puis MM. de Rugès et de Traypi.

« Heureuse et tu pleures ? et ces messieurs me parlaient tout à l’heure de bonheur, de retour… de… Ah ! je crois comprendre !… On a des nouvelles !… des nouvelles… de ton père ! »

Lucie ne répondait pas ; elle embrassait sa mère, riait, pleurait.

FEMME LECOMTE.

Mais réponds, réponds donc… Messieurs, par pitié, dites-moi… Lucie, parle. Ton père ?…

– Est près de toi, ma femme, ma Françoise ! » s’écria Lecomte qui avait suivi Lucie.

Il s’était approché de la porte restée ouverte, il avait tout entendu, et, n’ayant pu contenir son impatience, il s’était élancé vers sa femme quand il la crut suffisamment préparée à le revoir. Il la saisit dans ses bras, et poussa un cri d’effroi en la voyant pâle et inanimée.

« Je l’ai tuée, je l’ai tuée cria-t-il. Messieurs, ma Lucie, faites-la revivre. Sot animal que je suis de n’avoir pu attendre quelques instants encore !