Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/137

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Malaret, 7 mars 1873.

Cher enfant, Méthol m’a appris que dans un examen tu avais été quatrième sur 40. Jeanne m’écrit de son côté que tu avais été deuxième en grec ; elle t’admire avec tout Livet et le voisinage ; ils ont raison, mon enfant, parce que tu es un rare et charmant élève et que je me sens heureuse d’avoir un petit-fils comme toi. Bientôt, je te rejoindrai à Paris ; mon grand regret sera de ne pas t’y voir en arrivant ; mais je te saurai heureux à Livet avec tous les tiens, et ce sera ma grande et vraie consolation, à laquelle j’ajouterai le bon-? heur de tes oncles et surtout celui de ton oncle Gaston de me revoir après une si longue absence. J’ai reçu de très bonnes nouvelles de Bretagne ; Armand est enchanté d’avoir retrouvé son cher M. C, avec lequel il continue à chasser les jeudis et dimanches ; ils ne tuent rien, mais ils tirent et ils s’amusent tout de même. Pourtant, l’autre jour, M. C. a tué un canard sauvage ; il a été dans un tel ravissement qu’il a voulu s’élancer dans la mer pour le prendre ; heureusement qu’on s’est précipité sur lui et qu’on a envoyé un chien pour rapporter le canard. Tes cousins de Malaret sont toujours enchantés de leur précepteur ; il est excellent pour eux et il leur fait faire de grands progrès… Tu as su que ton arrière-grand-oncle, le fils du maréchal de Ségur ton grand-père, est mort à 93 ans ; et aussi ton oncle Edouard d’Aguesseau, le fils du sénateur, ton grand-oncle. Adieu, mon cher enfant chéri, je t’embrasse bien tendrement…….

Grand’mère de Ségur.


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