Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/142

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22 décembre, mercredi, 1873.

Voici ton livre, cher enfant. On te porte aussi les certificats de confession de ton oncle ; j’espère que j’ai fait toutes vos petites commissions. Les cravates, les tralonges arriveront dimanche. Tout le monde va bien, moi compris. Ta cousine Albertine de Mérode, qui était religieuse au Sacré-Cœur, est morte hier de la poitrine comme ta tante Sabine. Son frère Xavier, camérier du Pape, était arrivé depuis huit jours ; elle est morte dans ses bras. Heureuse mort, sainte comme sa courte vie. Quand tu communieras, fais une petite prière pour elle, car les plus saints peuvent avoir quelques fautes légères à expier. Adieu, chéri, je t’embrasse, je te bénis et je te verrai dimanche ; embrasse Paul. Ton oncle t’embrasse.

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Paris, 11 janvier 1874.

Cher enfant, je t’écris un mot par Saint-Jean pour te dire que je vais bien, que je prends des forces, que je commence à me passer de canne pour marcher. J’attends le temps plus doux pour sortir ; en attendant, tu diras à Saint-Jean si tu as besoin de quelque chose. Tout le monde va bien dans la famille. Rien de nouveau de Livet, où ils vont tous bien, je pense. Je t’embrasse tendrement, mon très cher enfant ; que le bon Dieu et la sainte Vierge veillent sur toi.

Grand’mère de Ségur.

Moins d’un mois après cette lettre, la dernière ! le 9 février suivant, « grand’mère » mourait.