Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/58

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elles ont été longues et fortes, si tu as bien dormi, et comment tu te trouves ce matin. Je t’embrasse bien tendrement ; je pense à toi et je prie pour toi, cinquante fois par jour ; tu ne quittes pas ma pensée. J’ai oublié, dans le tiroir de ta table, mon porte-monnaie en maroquin rouge ; garde-le-moi jusqu’à demain ; tu y trouveras trois pièces neuves d’un franc que je voulais te donner et que j’ai oubliées. À demain ; je viendrai soit à 11 heures pour déjeuner, soit à 2 heures après déjeuner ; à moins qu’il ne tombe des hallebardes. J’embrasse toute la famille et toi en particulier. Ton oncle [1] t’embrasse.

Grand’mère de Ségur.


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Paris, 69, 24 novembre.

Mon cher petit Jacques chéri… ta tante de Malaret est souffrante et il lui est impossible de sortir. Moi, je continue à avoir des vertiges en voiture et en marchant, ce qui m’empêche d’aller te voir, à mon grand regret. Et encore si Léon pouvait aller te voir comme jadis, mais c’est malheureusement impossible ; il est tenu en esclavage… et puis sa future l’attire d’un autre côté….. Fais-moi savoir si tu as une bonne place dans la dernière composition, comme tu l’espérais quand ton oncle Anatole est venu te voir…..

Je crains que ta bourse ne soit un peu à sec, car j’ai vu dans l’Univers d’hier la somme énorme de 1,000 fr. donnée au Saint-Père par le collège de l’Immaculée-Conception de Vaugirard, et je pense que tu te seras dépouillé comme les autres. Mercredi je referai ta bourse. Adieu, mon cher petit

  1. Gaston.