Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/67

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Père M. de me faire expédier un exemplaire du livret imprimé des prix, afin que je lise de mes yeux ta gloire et tes succès, ou bien ta noble défaite comme la retraite des dix mille, ou comme la glorieuse retraite du maréchal Ney, à la Bérésina, en Russie. Je ne sais pas si ton oncle Gaston sera de retour de toutes ses prédications et retraites pour la sortie de juillet ; je te l’écrirai à temps pour que tu puis- ses réclamer… Adieu, mon cher petit chéri, je t’aime et je t’embrasse de tout mon cœur ; et je prie le bon Dieu et la sainte Vierge de te bénir et de te protéger dans tes compositions. Cousins et cousines t’embrassent.

Grand’mère de Ségur.

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Kermadio, 1870, 4 juillet.

Cher enfant, je ne puis être avec toi mercredi, le jour de ta sortie, mais sois sûr que je t’accompagnerai chez ton oncle et à ton pèlerinage de Notre-Dame des Victoires, par la pensée… Tu sais, mon cher petit bien-aimé, que je suis obligée de passer à Kermadio tout le mois d’août, à cause de ton oncle Gaston. Il ne peut pas aller aux Nouettes qui seront inhabitées pour cause d’absence aux eaux de ta tante Cécile et de ton oncle Anatole à Kermadio. Alors ton oncle viendra me rejoindre à Kermadio le 7 ou 8 août et y restera jusqu’au 10 septembre. Je ne pourrai l’y laisser sans moi, puisque c’est pour moi qu’il y vient. Je suis très peinée de devoir sacrifier ainsi un bon mois du temps que j’ai à vous voir à Livet, mais je ne puis faire autrement ; le devoir est souvent pénible et l’on ne doit pourtant pas s’en affranchir. Et ton oncle Gaston ne peut pas s’installer aux