Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/68

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Nouettes pour son repos des vacances, parce qu’il n’y trouverait personne pour le recevoir [1]. — Par exemple, ce sera moi qui te ramènerai en octobre, et je serai exacte à te visiter cette année, si le bon Dieu ne m’envoie pas un retour de ma maladie de l’année dernière. Je vais bien, ma tête ne tourne presque plus ; et du reste je me porte fort bien. Louis de Malaret sort demain, à sa grande joie. Je l’autorise à acheter un vaisseau de 7 à 8 fr. qu’il fera voguer sur la mer de Vannes ; et pour commencer, sur la mer de Kermadio, car ce marchand de vaisseaux (qui est un marin) est sur la route de Vannes à Kermadio. Louis va arriver avec son vaisseau, demain, pour déjeuner. Adieu, mon cher bon petit Jacques, je t’embrasse bien tendrement et je te charge de bien embrasser ton bon oncle et M. l’abbé, et dédire bien des amitiés à Méthol. Adieu, chéri ; tout le monde ici, cousins, cousines, oncles et tantes, t’embrassent. Élisabeth me demande de t’embrasser très particulièrement.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 19 juillet 1870.

Cher petit ami, il y a bien longtemps que je ne t’ai écrit, mais j’ai eu de tes nouvelles par Philippe qui m’a écrit six pages de détails sur ta sortie. Voilà les vacances qui approchent à grands pas ; encore onze jours et tu es en congé pour deux mois… Louis de Malaret espère fortement avoir un prix ; quand je saurai les tiens, je t’enverrai par Philippe le montant ; j’espère qu’il sera très élevé. Il fait beaucoup moins chaud ; nos pauvres soldats ne souffriront pas trop

  1. Livet n’ayant pas de chapelle alors, mon frère ne pouvait y venir.