Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/39

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son étonnement quand l’oiseau lui dit d’une petite voix aigrelette :

« Bonjour, Blondine ; je sais que vous vous ennuyez quelquefois, faute de trouver à qui parler, et je viens causer avec vous. Mais, de grâce, ne dites pas que vous m’avez vu, car Bonne-Biche me tordrait le cou.

— Et pourquoi cela, beau Perroquet ? Bonne-Biche ne fait de mal à personne : elle ne hait que les méchants.

— Blondine, si vous ne me promettez pas de cacher ma visite à Bonne-Biche et à Beau-Minon, je m’envole pour ne jamais revenir.

— Puisque vous le voulez, beau Perroquet, je vous le promets. Causons un peu : il y a si longtemps que je n’ai causé ! Vous me semblez gai et spirituel ; vous m’amuserez, je n’en doute pas. »

Blondine écouta les contes du Perroquet, qui lui fit force compliments sur sa beauté, sur les talents, sur son esprit. Blondine était enchantée ; au bout d’une heure, le Perroquet s’envola, promettant de revenir le lendemain. Il revint ainsi pendant plusieurs jours et continua à la complimenter et à l’amuser. Un matin il frappa à la fenêtre en disant :

« Blondine, Blondine, ouvrez-moi, je viens vous donner des nouvelles de votre père ; mais surtout pas de bruit, si vous ne voulez pas me voir tordre le cou. »

Blondine ouvrit sa croisée et dit au perroquet :

« Est-il bien vrai, mon beau Perroquet, que tu