Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/40

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veux me donner des nouvelles de mon père ? Parle vite ; que fait-il ? comment va-t-il ?

— Votre père va bien, Blondine ; il pleure toujours votre absence ; je lui ai promis d’employer tout mon petit pouvoir à vous délivrer de votre prison ; mais je ne puis le faire que si vous m’y aidez.

— Ma prison ! dit Blondine. Mais vous ignorez donc toutes les bontés de Bonne-Biche et de Beau-Minon pour moi, les soins qu’ils ont donnés à mon éducation, leur tendresse pour moi ! Ils seront enchantés de connaître un moyen de me réunir à mon père. Venez avec moi, beau Perroquet, je vous en prie, je vous présenterai à Bonne-Biche.

— Ah ! Blondine, reprit de sa petite voix aigre le Perroquet, vous ne connaissez pas Bonne-Biche ni Beau-Minon. Ils me détestent parce que j’ai réussi quelquefois à leur arracher leurs victimes. Jamais vous ne verrez votre père, Blondine, jamais vous ne sortirez de cette forêt, si vous n’enlevez pas vous-même le talisman qui vous y retient.

— Quel talisman ? dit Blondine, je n’en connais aucun ; et quel intérêt Bonne-Biche et Beau-Minon auraient-ils à me retenir prisonnière ?

— L’intérêt de désennuyer leur solitude, Blondine. Et quant au talisman, c’est une simple Rose ; cueillie par vous, elle vous délivrera de votre exil et vous ramènera dans les bras de votre père.

— Mais il n’y a pas une seule Rose dans le jardin, comment donc pourrais-je en cueillir ?

— Je vous dirai cela un autre jour, Blondine ;